19

 

ILS se tenaient sur une plaque circulaire de métal gris, au milieu d’une vaste pièce. Les meubles, de style Radamanthe Première Époque, étaient exotiques. Le sol et les murs étaient en pierre d’un rouge rosé veiné de noir. Il n’y avait ni portes ni fenêtres, bien qu’un mur parût être une baie qui ouvrait sur l’extérieur.

« Des lumières vont indiquer notre présence dans cette cellule », dit Kickaha. « Espérons que les Cloches Noires n’en comprendront pas la signification. »

Avec toutes ces lumières inexpliquées, les Cloches Noires devaient se trouver dans un état voisin de la panique. Ils devaient galoper en tous sens dans le palais pour découvrir ce qui n’allait pas, ou du moins s’il y avait quelque chose qui n’allait pas.

Soudain, une section du mur bougea puis s’effaça. Kickaha s’engouffra en tête dans l’ouverture. Un talos, haut de plus de deux mètres et portant une armure de chevalier, les attendait. Il tendit à Kickaha le cube noir enregistreur qu’il tenait à la main.

« Merci », dit Kickaha, qui ajouta : « Observe-nous bien. Je suis ton maître, et cet homme est mon serviteur. Tu dois nous servir tous deux, à moins que cet homme, mon serviteur, ne commette quelque acte qui puisse me causer du tort. S’il agit ainsi, tu devras l’empêcher de me faire du mal.

» Les autres êtres qui se trouvent dans ce palais sont mes ennemis, et chaque fois que tu en verras un, tu devras le tuer. Maintenant, je vais enregistrer un message dans ce cube et tu le feras entendre aux autres talos. Il leur ordonnera d’attaquer et de tuer mes ennemis partout où ils se trouvent. M’as-tu bien compris ! »

Le talos salua pour indiquer qu’il avait compris. Kickaha parla devant le cube, puis il l’activa afin qu’il répète le message mille fois et le rendit au talos. L’androïde salua à nouveau, fit demi-tour et s’éloigna.

« Ils exécutent magnifiquement les ordres », dit Kickaha, « mais c’est au dernier qui leur a parlé qu’ils obéissent. Wolff savait cela, mais il ne voulait pas modifier les structures. Il prétendait que cette caractéristique pourrait éventuellement tourner à son avantage et qu’il était de toute manière fort improbable que des envahisseurs pussent pénétrer dans le palais. »

Il expliqua ensuite à Do Shuptarp ce que c’était qu’un lance-rayons, et comment il lui faudrait s’en servir si un de ces engins lui tombait sous la main. Ils quittèrent alors la pièce, se dirigeant vers la salle d’armes du palais. Pour l’atteindre, ils durent traverser l’étage où ils se trouvaient sur toute sa largeur puis en descendre six autres. Kickaha emprunta l’escalier car les Cloches Noires devaient certainement utiliser les ascenseurs. Do Shuptarp était effrayé par la magnificence du palais. Devant ces pièces immenses, magnifiquement meublées et dont chacune contenait assez de trésors pour acheter tous les royaumes de Dracheland, il était saisi d’une crainte respectueuse. Il aurait voulu s’arrêter pour pouvoir regarder, toucher et peut-être remplir ses poches. Mais il était trop intimidé car le calme majestueux et les richesses qui l’entouraient lui donnaient l’impression qu’il se trouvait dans un lieu sacré.

« On pourrait errer ici des jours et des jours sans rencontrer âme qui vive », dit-il à voix basse.

« Oui, mais moi, je sais où je vais », répliqua Kickaha. Il se demandait jusqu’à quel point son compagnon serait efficace en cas de coup dur. C’était certainement un guerrier de premier ordre dans des circonstances normales ; la manière dont il s’était tiré d’affaire dans cette pièce remplie d’eau montrait son courage et ses facultés d’adaptation. Mais se trouver dans le palais du Seigneur était une expérience aussi terrifiante que celle qui consistait, pour un chrétien de la Terre, à se trouver transporté dans le royaume céleste et à découvrir que des démons s’en sont emparés.

En atteignant les dernières marches de l’escalier, Kickaha sentit une odeur de métal, de plastique et de protoplasme brûlés. Avec précaution, il longea le mur, s’immobilisa et pencha la tête pour observer le corridor. À trente mètres de lui, un talos était allongé à plat ventre sur le sol. Un de ses bras, arraché à son corps par la décharge d’un lance-rayons, gisait à quelques mètres de lui.

À proximité, il y avait les cadavres de deux Cloches Noires. Du moins, Kickaha jugea qu’il s’agissait de Cloches Noires à la vue des coffrets en argent qu’un harnais retenait dans leur dos. Leur cou avait été tordu à un tel point que leur tête regardait presque vers l’arrière.

Un peu plus loin, deux Cloches Noires, armés chacun d’un lance-rayons, parlaient sur un ton excité. L’un d’eux tenait à la main le cube noir enregistreur, fortement endommagé. Kickaha sourit en l’apercevant. L’appareil était dans un tel état qu’il avait certainement cessé ses retransmissions. Ainsi, les Cloches Noires ne sauraient pas pour quelle raison le talos les avait attaqués, et ne connaîtraient pas la nature du message contenu dans le cube.

« Vingt-neuf Cloches Noires en moins, reste vingt et un », murmura-t-il en reculant la tête. Il ajouta : « Ils vont maintenant se tenir sur leurs gardes. Ils savent qu’il y a quelque chose dans l’air et ils vont certainement placer des hommes à la porte de la salle d’armes. Tant pis, nous allons essayer de l’atteindre par un autre moyen. Cela peut être dangereux, mais qu’est-ce qui ne l’est pas ? Remontons l’escalier. »

Suivi du Teutonique, il pénétra dans une pièce située au sixième étage. Elle avait environ deux cents mètres de long sur cent de large et était remplie de créatures naturalisées provenant de nombreux univers. Ils passèrent devant un cube transparent dans lequel était serti, telle une libellule dans un bloc d’ambre, un être mi-homme mi-insecte. Cela avait des antennes et des yeux humains quoique démesurément grands, une taille étroite, des pattes grêles recouvertes d’une fourrure rosâtre, quatre bras maigres, un grand dos arrondi et quatre ailes de papillon articulées par paires. En dépit de l’urgence de l’action, Do Shuptarp s’arrêta pour contempler l’étrange créature. Kickaha dit :

« Cet être est âgé de dix mille ans. C’est un burinais, un homme-coléoptère, un produit des laboratoires de biologie d’Anania – c’est du moins ce que l’on m’a dit. Le Seigneur de cet univers a opéré un raid dans le monde de sa sœur et y a recueilli quelques spécimens pour son musée. Ce kwiswas, d’après ce que j’ai compris, a été à une certaine époque l’amant d’Anania – mais il ne faut pas croire tout ce que l’on dit, particulièrement lorsqu’il s’agit d’un Seigneur qui parle d’un de ses pairs. Tout cela, naturellement, se serait passé il y a pas mal de temps. »

Le regard des yeux monstrueux avait été définitivement fixé dans le plastique épais dix millénaires auparavant – cinq mille ans avant que la civilisation ne s’instaure sur la Terre. Bien que Kickaha eût vu l’hybride à plusieurs reprises, il ressentait toujours sous son regard figé une certaine crainte, un certain malaise et une grande perplexité.

Quelle force et quelle intelligence cette créature avait-elle dû déployer pour demeurer en vie, comme lui-même le faisait en ce moment ? Peut-être avait-elle combattu avec la même vigueur et la même opiniâtreté que lui, puis elle était morte – cela aussi lui arriverait – et on l’avait naturalisée, noyée dans le plastique puis placée là où elle pouvait observer sans les voir les luttes des autres. Tout passe…

Il secoua la tête et cligna des yeux. Philosopher était parfait lorsque les circonstances s’y prêtaient, mais en ce moment ce n’était guère opportun. D’ailleurs, la mort touchait tous les êtres, même ceux qui essayaient de l’éviter en déployant autant d’ingéniosité et d’efficacité que lui. Oui, et alors ? Une minute supplémentaire de vie valait bien qu’on se battit, à condition que les minutes qui s’étaient écoulées auparavant aient été des minutes dignes de ce nom. « Je me demande quelle a été l’histoire de cette chose », murmura Do Shuptarp.

« La nôtre se terminera comme la sienne si nous n’avançons pas », répliqua Kickaha.

Arrivé au mur du fond, il fit pivoter un ornement en relief qui paraissait aussi fixe que les autres. Il le tourna de cent soixante degrés à droite, puis de cent soixante degrés à gauche, et enfin il lui fit faire deux tours complets vers la droite. Une section de mur s’enfonça puis s’effaça latéralement.

En manœuvrant l’ornement, Kickaha avait ressenti la tension causée par l’incertitude, car il n’était pas sûr de se souvenir du code à employer. S’il avait commis la moindre erreur dans ses manipulations, une bouffée de gaz empoisonnés lui aurait sauté au visage ou un rayon l’aurait coupé en deux.

Il prit Do Shuptarp par le poignet et l’obligea à pénétrer avec lui dans la cavité du mur. Le Teutonique commença par protester puis il poussa un cri en se sentant tomber dans un trou obscur. Kickaha mit une main sur sa bouche et lui intima l’ordre de garder le silence. « Il ne nous arrivera rien », ajouta-t-il.

Ses paroles furent emportées par le tourbillon de la descente. Do Shuptarp continua à se débattre mais il se calma lorsque la vitesse de leur chute commença à décroître. Au bout d’un moment, il leur sembla qu’ils allaient s’immobiliser. Les murs, soudain s’éclairèrent et ils virent qu’ils tombaient lentement. À quelques dizaines de centimètres au-dessus et au-dessous d’eux, il y avait des ouvertures sombres.

La lumière les suivit jusqu’à ce qu’ils aient achevé leur descente, et ils se retrouvèrent debout au fond du conduit vertical. Il n’y avait pas de poussière sur le sol, et pourtant l’endroit semblait n’avoir reçu aucune créature vivante depuis des centaines d’années.

« J’aurais pu mourir d’un arrêt du cœur » dit le Teutonique avec colère.

« J’ai été obligé d’agir ainsi », répondit Kickaha. « Si tu avais su que ta allais tomber, tu n’aurais pas voulu me suivre. C’aurait été trop te demander.

— Tu as bien sauté, toi », objecta Do Shuptarp. « Bien sûr, mais moi je me suis entraîné une douzaine de fois. Moi-même, je n’aurais jamais eu le cran de le faire si je n’avais vu Wolff – le Seigneur – sauter devant moi. » Il sourit. « Et même cette fois-ci, je n’étais pas sûr que le champ soit en activité. Les Cloches Noires auraient pu le neutraliser. C’aurait été un bon tour à nous jouer, non ? » Do Shuptarp ne parut pas trouver la chose amusante. Kickaha lui tourna le dos et entreprit de les faire sortir du puits. Pour cela, il fallait frapper avec les doigts sur le mur, suivant un certain code. Une partie de la cloison glissa et ils pénétrèrent dans une pièce carrée aux murs blancs, bien éclairée, d’environ dix mètres de côté. Elle était vide de meubles et ne contenait que douze croissants sertis dans les dalles du sol. Douze autres croissants étaient suspendus à des crochets scellés dans le mur. Les croissants n’étaient gravés d’aucun signe distinctif. Kickaha tendit le bras et retint Do Shuptarp. « Pas un pas de plus. Cette pièce est dangereuse si l’on n’accomplit pas scrupuleusement certain rituel. Et je ne suis pas sûr de me souvenir de tout. »

Le Teutonique se mit à transpirer à grosses gouttes bien que la pièce fût balayée par un léger courant d’air. « J’allais demander pour quelle raison nous ne sommes pas venus directement ici au lieu d’arpenter interminablement les corridors du palais », dit-il. « Maintenant, je comprends.

— Espérons que tu continueras à comprendre », dit Kickaha d’un ton ambigu.

Il avança de trois pas puis se mit à marcher de côté jusqu’à ce qu’il se trouve à proximité du dernier des croissants suspendus au mur, à droite. Il se tourna alors vers le mur et avança vers le croissant, le bras droit tendu parallèlement au sol. Dès que le bout de ses doigts eut touché le croissant, il s’immobilisa, sourit et dit :

« Très bien. Tu peux t’approcher, maintenant, en marchant où tu veux. »

Mais son sourire s’évanouit lorsqu’il examina les croissants.

« L’un d’eux permet d’accéder à la salle d’armes », dit-il, « mais je ne me souviens plus si c’est le deuxième ou le troisième à partir de la droite. »

Do Shuptarp demanda ce qui se passerait si l’on se trompait de croissant.

« L’un d’eux – je ne sais pas lequel – nous amènerait dans la salle de contrôle. C’est ce que j’aurais choisi de faire si j’avais possédé un lance-rayons et si j’avais été certain qu’il n’y eût pas de dispositifs détecteurs installés par les Cloches Noires.

» Un autre nous ramènerait directement à la prison souterraine d’où nous venons. Un troisième nous transporterait sur la lune. Un quatrième au niveau atlantéen. Je ne sais pas très bien où nous irions avec les autres, si ce n’est que l’un d’eux nous conduirait jusqu’à un univers… disons Inconfortable. »

Do Shuptarp frissonna et dit : « Je suis courageux. Je l’ai prouvé sur le champ de bataille. Mais je me sens comme un enfant perdu au milieu d’une forêt pleine de loups. »

Kickaha ne répondit pas, bien qu’il approuvât la franchise du Teutonique. Il ne pouvait décider lequel, du deuxième ou du troisième croissant, il fallait prendre. Il lui fallait impérativement en choisir un car il n’y avait aucune possibilité de remonter le long du conduit vertical. Comme de nombreuses autres voies secrètes du palais, il était à sens unique.

Il déclara finalement : « Je suis à peu près sûr que c’est le troisième. Wolff a un faible pour le chiffre trois et ses multiples. Cependant… Il haussa les épaules et ajouta :

« Au diable ! Nous ne pouvons demeurer ici éternellement. »

Il décrocha le troisième croissant de droite et l’apparia avec le troisième des croissants sertis dans le sol, à gauche.

« Je me rappelle que les croissants mobiles s’adaptent aux croissants fixes en sens opposé », dit-il.

Puis il expliqua soigneusement à Do Shuptarp quelle était la méthode à employer pour franchir une « porte » et ce à quoi il allait s’attendre. Ils se placèrent alors dans le cercle formé par les deux croissants. Trois secondes s’écoulèrent. Sans qu’ils aient éprouvé la moindre sensation physique de déplacement, ils se retrouvèrent brusquement dans une vaste pièce carrée d’environ cent mètres de côté. Elle était pleine d’armes et d’armures familières ou exotiques, disposées sur des panneaux muraux ou des râteliers posés sur le sol.

« Nous avons réussi », dit Kickaha. Il sortit du cercle et ajouta : « Nous allons prendre des lance-rayons portatifs, des recharges d’énergie, de la corde, des missiles-espions de reconnaissance et des grenades à neutrons. » Il s’empara également de deux couteaux qu’il fit sauter dans sa main pour en vérifier l’équilibrage. Do Shuptarp se familiarisa avec son lance-rayons en visant une petite cible placée au fond de la salle d’armes. Le disque de métal, épais de quinze centimètres, fondit en cinq secondes. Kickaha s’équipa d’un harnais supportant une boite métallique qui renfermait plusieurs missiles-espions, un poste émetteur-récepteur et des lunettes vidéo-auditives. Kickaha espérait que les Cloches Noires n’avaient pas encore découvert toutes ces armes. S’ils avaient placé dans les corridors des gardes équipés de missiles-espions, mieux valait renoncer tout de suite.

La porte avait été verrouillée par Wolff et, autant que Kickaha pût en juger, elle n’avait été ouverte par personne. Elle comportait plusieurs dispositifs de sécurité destinés à empêcher qu’on y pénétrât, mais les personnes qui se trouvaient à l’intérieur pouvaient en sortir sans difficulté, Kickaha se sentit soulagé. Les Cloches Noires n’étaient pas entrés dans la pièce, ce qui signifiait qu’ils ne disposaient d’aucun missile. Bien sûr, ils auraient pu en avoir apporté d’autres univers, mais c’était improbable car, en ce cas, ils n’auraient pas manqué d’en équiper les engins volants.

Il plaça les lunettes (il s’agissait en fait d’une sorte de casque) sur ses yeux et sur ses oreilles, prit la boîte fixée au harnais qu’il portait sur le dos et en manœuvra les boutons de commande. Elle s’ouvrit, livrant passage à un missile.

L’engin, long de dix centimètres, avait la forme de ces flèches en papier qui font la joie des écoliers. Il était transparent et, vu sous un certain angle, il laissait apparaître de minuscules parties colorées. Le nez du missile contenait un « œil » qui procurait une vision particulière et limitée, et une « oreille » par l’intermédiaire de laquelle on percevait les sons, que l’on avait la possibilité d’amplifier ou de réduire.

Kickaha guida le missile qui franchit la porte et obliqua dans le corridor, lequel était désert. Remontant les lunettes sur son front, il sortit à son tour ainsi que Do Shuptarp et referma la porte, sachant qu’elle se verrouillerait et s’armerait automatiquement derrière lui.

Il se servit de sa vue normale pour guider l’engin dans la ligne droite du corridor et replaça les lunettes sur ses yeux pour lui faire inspecter les coins.

Kickaha et Do Shuptarp, précédés par le missile espion, parcoururent environ dix kilomètres de corridors et de couloirs, passant d’un étage à l’autre puis quittant une aile pour en visiter une nouvelle, jusqu’à ce qu’ils atteignissent le bâtiment abritant la salle de contrôle. Cette inspection demanda plus de temps qu’une simple promenade, en raison des précautions qu’il leur fallait prendre.

À un certain moment, ils passèrent devant une immense baie vitrée par laquelle on voyait le bord de la falaise monolithique sur laquelle le palais s’érigeait, et Do Shuptarp faillit s’évanouir en apercevant le soleil. L’astre se trouvait sous lui. Il fallait qu’il plonge ses regards vers le bas pour le voir. Puis il blêmit en contemplant le niveau atlantéen, large de huit cents kilomètres, qui s’étalait à ses pieds, avec en dessous une partie du niveau inférieur et, tout en bas, le bord d’un autre niveau.

Kickaha l’arracha à sa contemplation et essaya de lui expliquer la structure verticale de la planète et le mouvement du minuscule soleil autour duquel elle gravitait. Étant donné que le palais était bâti au sommet du monolithe le plus élevé de la planète, il se tenait effectivement au-dessus du soleil qui se trouvait au niveau du monolithe intermédiaire.

Le Teutonique dit qu’il comprenait cela, mais qu’il n’avait jamais vu le soleil que depuis son niveau natal. Et bien sûr, de la lune. Il était jusqu’alors persuadé que le soleil se trouvait très haut dans le ciel…

« Si tu estimes que c’est une expérience effrayante », dit Kickaha, « alors que ressentirais-tu en regardant par-dessus le bord de l’étage inférieur de la planète, là où il n’y a plus rien que le vide vert ! »

Ils pénétrèrent dans le corps central du bâtiment qui contenait la salle de contrôle. Une fois là, ils ralentirent encore leur progression. Ils longèrent un hall Brobdingnagien aux murs recouverts de miroirs qui ne réfléchissaient pas l’extérieur physique, mais l’intérieur psychique. Ainsi que l’expliqua Kickaha, chacun des miroirs détectait les ondes émises par différentes régions du cerveau, les synthétisait en couleurs, en musique et en ondes subsoniques et les restituait en images visuelles. Certaines visions étaient hideuses, d’autres très belles, d’autres d’une obscénité outrageante, d’autres encore menaçantes.

« Elles ne veulent rien dire », dit Kickaha, « et celui qui les voit peut les interpréter comme il l’entend. Elles n’ont aucune signification objective. »

Do Shuptarp se sentit soulagé lorsqu’ils quittèrent le hall aux miroirs. Kickaha emprunta un escalier assez large pour que dix pelotons de soldats pussent y marcher de front. Il s’élevait en spirale et semblait ne devoir jamais finir, comme s’il se fût agi de l’escalier qui mène au Ciel.

Cosmos Privé
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